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Mythes et réalités : La sexualité des adolescent·es

Dernière mise à jour : 15 sept. 2023

Par : Maryfée Jeannotte, stagiaire en sexologie

Les relations amoureuses et sexuelles à l’adolescence peuvent être des sujets inconfortables à aborder, mais des plus importants. Les relations qu’entretiennent les jeunes leur permettent de développer leurs habiletés à communiquer et à gérer des conflits, en plus de leur permettre d'en apprendre davantage sur eux-mêmes. Toutefois, bien que les premières expériences soient positives pour la majorité des jeunes, certains vivront de moins belles expériences et nécessitent d’être accompagnés. Souvent, les adolescent·es ont tendance à idéaliser leurs relations et à vouloir les préserver à tout coup, même si de la violence est vécue (Étincelles, 2023). C’est donc l’une des raisons pour lesquelles il est pertinent d’aborder cette thématique avec les jeunes et de les outiller.


Cet article démystifie la sexualité et les relations amoureuses des jeunes afin de démontrer l’importance d’aborder ces sujets, pour parfaire ses connaissances et pour déconstruire certains mythes et préjugés.


MYTHE OU RÉALITÉ?


Les relations amoureuses entre les adolescent.es ne sont pas de « vraies » relations.

Mythe : C’est vers l’adolescence que les jeunes commencent à développer un intérêt pour des relations plus intimes. Cet éveil est une partie importante du développement psychosexuel des adolescent·es (INSPQ, 2014). Les premières relations amoureuses leur permettent de développer leur identité, de découvrir l’intimité ainsi que l’épanouissement affectif, relationnel et sexuel. Elles permettent aussi aux jeunes de développer des habiletés de communication et la capacité à résoudre des conflits (MEQ, 2019).


La violence vécue par les jeunes dans les relations amoureuses est sans conséquence.

Mythe : La violence que vivent les jeunes dans leurs relations amoureuses est aussi importante que celle vécue par les adultes. Sachant que l’adolescence est une période cruciale du développement, la violence vécue dans leurs relations apporte des impacts négatifs au niveau de leur développement identitaire et pour leurs relations futures (Étincelles, 2023). En ce sens, je vous invite à consulter le site internet du programme Étincelles qui regorge d'informations et d’outils portant sur les relations amoureuses et intimes des adolescent·es Tout cela dans le but de prévenir la violence et de promouvoir des relations saines et positives. De plus, accompagnée d’un guide d’animation permettant de sensibiliser les jeunes à la violence dans les relations amoureuses, la campagne « C'est pas violent » de SOS violence conjugale, est tout indiquée pour les jeunes âgés de 15 ans et plus. Les cinq différentes vignettes permettent de :

  • favoriser la reconnaissance de différentes formes de violence plus subtiles;

  • accroître la sensibilité à la réalité des victimes de violence entre partenaires intimes;

  • susciter une réflexion personnelle sur la violence entre partenaires intimes.


Les jeunes ont des relations sexuelles beaucoup plus tôt.

Mythe : Avant l’âge de 14 ans, c’est un jeune sur vingt qui aurait eu une première relation sexuelle et avant l’âge de 17 ans, ce serait 50% des filles et 40% des garçons. Ces proportions se maintiennent depuis les années 80. Malgré l’augmentation de l’ampleur technologique, il est donc faux de croire que les jeunes d’aujourd’hui ont leurs premiers rapports sexuels plus tôt (INSPQ, 2014).


Des adolescent·es de moins de 14 ans ont déjà été exposé·es à du contenu sexuellement explicite.

Réalité : Environ 55% des jeunes de 14 ans ont déjà consommé du contenu sexuellement explicite et la proportion augmente avec l’âge (Service national du RÉCIT, 2022). Les représentations médiatiques explicites de la sexualité, et la facilité de l’accès à la pornographie peuvent faire augmenter la curiosité et le désir d’expérimentation des adolescent·es, tout en alimentant une pression de performance (MEQ, mars 2019). Les adolescent·es ont de multiples motivations à visionner du contenu sexuellement explicite : pour accompagner la masturbation, pour en apprendre plus sur la sexualité, pour se désennuyer ou pour identifier ce qui est excitant pour eux et elles, pour ne nommer que ces exemples. Avec la montée de l’ampleur technologique, les jeunes peuvent être amenés à être exposés à du contenu explicite de manière involontaire, entre autres à travers des publicités ou des jeux vidéo (En mode ado, 2022). Leur curiosité est tout à fait normale selon leur période développementale, toutefois, il est essentiel de leur rappeler que le contenu sexuellement explicite est créé pour un public de 18 ans et plus. Le visionnement prématuré de contenus pornographiques pourrait influencer leur représentation d’eux.elles-mêmes et de la sexualité de manière globale. Il est donc important de les soutenir dans le développement de leur jugement critique afin de s’assurer qu’ils et elles aient des attentes réalistes envers la sexualité (En mode ado, 2022). Si vous êtes confronté à l’une de ces situations avec vos élèves, vous pouvez vous référer à la capsule vidéo du projet « Quand y’a trop de détails » pour vous outiller face à diverses problématiques liées aux comportements ou aux propos sexualisés en classe. Également, un épisode du balado créé par l’équipe du RÉCIT DP, porte sur le sujet de l’influence de la pornographie sur les jeunes. Un outil intéressant pour vous informer sur le sujet!


Les jeunes n’utilisent pas de moyens de protection ou de méthodes contraceptives.

Mythe : Plus les jeunes avancent en âge, plus la probabilité qu’ils et elles aient déjà eu une relation sexuelle augmente. Le condom et la contraception orale sont les méthodes de protection les plus utilisées par les adolesent·es. Plus de la moitié des jeunes (56%) utiliseraient le condom dans toutes leurs relations sexuelles et 68% utiliseraient un contraceptif oral. Par contre, on remarque que l’utilisation tend à diminuer plus l’adolescent·e vieillit, notamment à cause de la prise de contraceptifs oraux et du fait d’avoir un·e partenaire stable (MEQ, 2020). Cependant, il est important de continuer à avoir des discussions sur les comportements sexuels sécuritaires et la prévention des ITSS et des grossesses avec les jeunes afin de les amener à faire des choix éclairés par rapport à leur sexualité (MEQ, 2020).


Votre rôle en tant que membre du personnel scolaire

En côtoyant des jeunes au quotidien, il est important d’aborder avec eux·elles ces thématiques. Étant dans une période développementale cruciale, les adolescent·es ont besoin d'informations et d'outils sur les relations amoureuses et intimes. Étant à leurs premières expériences, il est plus difficile pour eux·elles de distinguer ce qui est sain de ce qui est malsain dans leurs relations. Ils et elles n’ont pas toujours de barèmes clairs pour savoir ce qui devrait être acceptable ou non. Reconnaître la présence de situations de violence dans leurs relations peut d’ailleurs être difficile (Étincelles, 2023). En abordant les thématiques de la vie affective et amoureuse et de la sexualité de manière globale, on offre aux jeunes des repères et des connaissances afin qu’ils et elles fassent leurs choix en cohérence avec leurs valeurs, leurs mœurs, etc. Pour les outiller à aller chercher de l’information juste s’ils ou elles ne se sentent pas à l’aise d’en parler à un adulte, le site internet de Tel-Jeune est une ressource à leur proposer. On y retrouve notamment plusieurs informations sur les relations amoureuses, les ruptures, la première fois, la gestion des conflits, ou encore, les moyens de protection et de contraception. De plus, si les jeunes ont de plus amples questions, ils pourront contacter un·e professionnel·le de l'organisme.

En somme…

Il est vrai que l’on peut se sentir perdu dans la tornade de questionnements des jeunes face à la sexualité. Déconstruire les mythes et en parler avec eux·elles sont de bons moyens pour s’assurer de répondre à leurs questionnements et leur offrir un espace sécuritaire s’ils ou elles ressentent le besoin d’adresser une situation particulière avec un adulte. L’éducation à la sexualité, c’est la clé!


Références :

Étincelles. 2023. https://etincelles.uqam.ca

En mode ados. 2022. https://enmodeado.ca

MEQ. (Document de travail). ITSS et grossesse - 2e secondaire, novembre 2020, 33 pages.

MEQ. (Document de travail). Agir sexuel - 2e secondaire, mars 2019, 22 pages.

Service national du RÉCIT. (2022, 4 juillet). La porno, pour le meilleur et pour le pire: quelles influences sur les jeunes? (saison 2, épisode 5) [balado]. Dans Les temps modernes. Service national du RÉCIT domaine du développement de la personne.


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